mardi 11 novembre 2008

La Crise

Il flotte une étrange atmosphère sur la Capitale britannique. Après avoir été pendant des années un des meilleurs élèves d'Europe en termes de croissance et de chômage, l'eldorado des Français en termes de marché du travail pour les financiers et les jeunes diplômés en particulier, la situation a l'air de se retourner et un nouveau terme fait une rentrée en force dans les esprits, fantôme étrange portant le nom d'un monstre de film de série B, the credit crunch is upon us.
Les blagues avec les collègues s'en inspirent mêmes, "On va se chercher un café, t'en veux un ? - No, thanks, pas ce matin - Le Credit Crunch... c'est dur pour tout le monde ! ;) "...

Dans mon secteur et dans ma propre boîte, fleuron de l'Internet ayant déjà ses difficultés qui ne sont pas arrangées par la baisse des dépenses publicitaires, licencie 10 à 15% des effectifs dans le monde. On fait la queue pour voter sur notre formule de plan d'indemnité préféré pour ceux qui seront affectés, mêmes indemnités pour tous ou en fonction de l'ancienneté. Ambiance.

De son côté, même le monstre Google, jusque là écrasant de par sa santé financière insolente, commence à montrer des signes de faiblesse, au point qu'un gel non-officiel des embauches s'est semble-t-il mis en place. Après avoir embauché 10000 employés en deux ans, ça change.

Doom and Gloom ?

Si c'est déjà dur pour l'Anglais moyen, il semblerait que le plombier polonais soit lui aussi en train de penser à retourner à la maison. On se demande ce que le Daily Mail va bien pouvoir faire pour remplir ses pages une fois qu'ils seront partis. La Livre Sterling qui chute par rapport à l'Euro, le coût de la vie et les emplois plus rares modèrent l'enthousiasme des Européens de l'Est. So the Poles are going home. Marre de la bière trop chère, des logements exiguës. On appréciera toujours l'ironie que le pays le moins europhile d'Europe ait joué le jeu des frontières ouvertes.

Pendant ce temps-là, l'autre jour en se baladant au nouveau centre commercial géant de Londres de Westfield, il était assez tentant de se rappeler que la misère et la crise sont des notions très relatives. Pour certains, ce sera dur (perdre son job, sa maison), pour d'autres, ce sera se priver d'un quatrième iPod en 3 mois ou faire durer la Jaguar un peu plus longtemps. Mais, dans l'ensemble, don't panic, apparemment, it's not so bad.

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