vendredi 14 novembre 2008

L'angoisse de 2012

Flashback : 2005, dans une salle de réunion des bureaux parisiens de Toshiba, un écran monté pour l’occasion montre la cérémonie d’attribution des Jeux Olympiques de 2012. Paris et Londres sont au coude à coude. Les Français, généralement un peu ronchons et pas enchantés à l’idée du coût des Jeux se sont pris au jeu de la bonne vieille compétition franco-anglaise, question d’honneur nationale. Et puis c’est Azincourt again, les Anglais remportent la partie, le chauvinisme anglais est remonté au maximum. Au pays des tabloïds, ça vaut le détour. Les Français sont déçus, on ne sait pas trop si on voulait les Jeux ou battre les Anglais mais comme on n’a ni l’un ni l’autre...Damn!

Fastforward 2008. Bérézina bancaire, des milliers de cadres meurent de froid en Russie (presque...). Le bon Royaume d'Angleterre et ses loyaux sujets ayant abandonné les manufactures pour des montages financiers douteux se retrouve en première ligne. Tout à coup, la nécessité de sortir le chéquier pour le gouffre à pognon que sont généralement les Jeux Olympiques semble plus douloureux que prévu. Surtout qu’il y a du travail en termes d’infrastructures à rénover et d’amélioration des transports et que les Anglais, comme tout le monde, s'en sont pris plein les mirettes pendant les jeux de Pékin et les cérémonies grandioses qui les ont accompagnées, et angoissent donc un peu à l'idée d’avoir la honte complète devant les 3/4 de la planète. Car, certes, si ce n’est pas l’amour du jogging qui manque a une bonne partie de la population anglaise, ça n’est pas toujours dans la perspective de l’exploit sportif mais plutôt dans celle d’aller chercher un burger ou fish and chips au bouiboui local...


Difficile d’impressionner le reste du monde en faisant défiler tout ce petit monde au stade le jour de l’ouverture… Can we give the Olympics back, please?

En plus de cela, les Britanniques eux-mêmes ont commencé à émettre quelques doutes sur leurs capacités organisationnelles suite aux incidents du Terminal 5 à l'aéroport d'Heathrow. Nouveau terminal flambant neuf, c’était censé être l’occasion d’une démonstration du génie britannique, comme au bon vieux temps des Expositions Universelles, la vapeur en moins. Rendre la vie des passagers plus agréables en modernisant un aéroport en surcapacité, beau projet. Mais, au lieu de la mécanique bien huilée et du triomphe anticipé, des files d'attente monstrueuses se formèrent et la moitié des bagages furent perdus, les vols annulés, des passagers mal encadrés et en colère regardant méchamment le personnel pas assez formé et dépassé. Oups

Pas encore de raison de paniquer, il reste quelques années et la Crise passera. Mais, tout d'un coup, le Triomphe de l'obtention des Jeux apparaît un peu présomptueux. Et s'il y a un trait commun entre les Britanniques et les Français, c'est bien l'absence totale de modestie dans la victoire, petite ou grande. :)

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